Scandale en France: un fonctionnaire
photographiait et humiliait des femmes en leur administrant des diurétiques
AFP , publié le 08 novembre 2019 à 18h01 |
Un ex-haut fonctionnaire du ministère français de la Culture soupçonné
d'avoir, pendant plusieurs années, photographié et humilié des femmes en leur
administrant des diurétiques pour qu'elles urinent devant lui, est poursuivi
notamment pour agression sexuelle, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Le quotidien
Libération, qui revient vendredi dans une longue enquête sur les actes
reprochés à cet ancien recruteur du ministère, affirme qu'il aurait fait plus
de 200 victimes en neuf ans. L'affaire avait été révélée par le Canard Enchaîné
en mai dernier. "Entre 2009 et 2018, plus de 200
femmes (...) ont été photographiées et/ou intoxiquées aux diurétiques, à leur
insu, au ministère de la Culture puis à la direction régionale des affaires
culturelles (Drac) de la région Grand Est", écrit Libération, sur la base
de nombreux témoignages. Selon Libération, cet ancien sous-directeur des
politiques de ressources humaines isolait ses victimes pour les pousser à
uriner devant lui et en tenait un registre dans un fichier informatique, avec
force détails et photographies. "J'aurais
voulu qu'on m'arrête avant", a-t-il déclaré au quotidien,
reconnaissant pour sa part avoir intoxiqué "dix ou vingt" femmes.
Une procédure judiciaire en cours
L'affaire a été révélée le 15 juin 2018 à la Drac Grand Est, où l'homme
a été pris sur le vif en train de photographier "discrètement" les
jambes d'une sous-préfète de Moselle. Il a été suspendu en octobre puis révoqué
en janvier 2019, selon le quotidien. Placé sous contrôle judiciaire, il a été
mis en examen (inculpé) pour "administration de substance nuisible",
"agression sexuelle par personne abusant
de l'autorité conférée par sa fonction", "atteinte à l'intimité de la
vie privée par fixation d'image", "violence par une personne
chargée de mission de service public" et "infraction à la législation
sur les médicaments", selon une source judiciaire. Une information
judiciaire a été ouverte le 24 octobre 2019 par le parquet de Paris. "Une procédure disciplinaire a été engagée contre lui, aboutissant
à sa radiation de la fonction publique. Dès que le ministère a eu connaissance
de signalements de ses agents, il a engagé des actions auprès du procureur de
la République. C'est à ce titre qu'une procédure judiciaire est en cours", a précisé à
l'AFP le ministère de la Culture. "C'est une
affaire complètement folle d'un pervers" a réagi vendredi le ministre de
la Culture Franck Riester sur Europe 1, se disant "atterré".