Viagra chez les femmes : des révélations inattendues

Origine : Journal LA MEUSE de juillet 2002.

L'orgasme vaginal est illusoire pour certaines femmes: c'est une question d'anatomie.

Voilà qui va faire bondir Freud, lui qui a frustré plusieurs générations de femmes en vantant la suprématie de l'orgasme vaginal sur le clitoridien. C'est une étude parue jeudi dans NewScientist sur le Viagra chez les femmes qui arrive à cette conclusion.

Il s'avère en effet que les médicaments de type "Viagra" (comme le Cialis et le Nuviva, les deux petits nouveaux bientôt sur le marché), ont d'autant plus d'efficacité chez les femmes qu'elles ont une zone "G" importante. Le point "G" - du nom d'Ernest Grâfenberg-, désigne une région de quelques centimètres sur la paroi antérieure dû vagin, réputée pour ses orgasmes spectaculaires. Cette zone abrite en effet les glandes de Skene, sortes de cousines de la prostate chez l'homme. Elles sont recouvertes d'un tissu qui se gorge de sang, comme le pénis, pendant l'excitation sexuelle.

C'est là qu'il est question du Viagra, comme le montre l'étude du Docteur Jannini, de l'Université d'Aquila (Italie). Le chercheur a découvert dans la zone "G" l'enzyme PDE5, connue pour bloquer la libération du monoxyde d'azote qui déclenche les érections. C'est sur cette enzyme, qu'intervient le Viagra chez l'homme, en l'empêchant d'agir et donc de "gripper" la machine. La petite pilule bleue devrait donc être du meilleur effet chez les femmes qui ont des glandes de Skene importantes, ainsi qu'un taux élevé de PDE5.

Mais voilà:l'Italien s'est aussi rendu compte que certaines femmes avaient très peu de cette enzyme et/ou pas de glandes de Skene. "Chez de telles femmes, un orgasme vaginal est anatomiquement impossible", conclut-il.