La relation SM.

Introduction.

Je trouvais important, principalement pour les personnes débutantes dans le SM, de faire une synthèse sur ce genre de pratiques. Il est évident que ce n'est pas accessible à tous, que ce n'est pas une mode passagère ou une chose qu'il est obligatoire de tenter avant de mourir. C'est tout simplement un fantasme sexuel. Mais tous ceux qui ont ce fantasme enfoui en eux, devraient avant de se lancer, prendre le temps de se documenter. Que cette documentation se fasse en réel, avec un praticien déjà chevronné, dans des livres ou sur Internet, cela n'a pas grande importance. Par contre, ce qui est primordial c'est que cette documentation soit fiable et de source sûre. J'ai déjà lu tant de stupidités, tant de banalités qui ne font jamais rien avancer et qui n'apprennent rien finalement, que j'ai pris la décision de faire quelques lignes qui soient au plus près possible de la réalité. Il faut aussi savoir qu'il n'y a pas de règles générales, que l'important est le plaisir, mais que le SM reste du SM. Si vous sortez des pratiques SM et que vous vous y trouvez bien, c'est ma foi fort bien et je ne vois rien à y redire, mais sachez toutefois que ce n'est pas du SM, tout simplement.

Pour faciliter tant l'écriture que la lecture de ce texte, je parle uniquement de la relation Maître-soumise, puisque finalement je suis soumise et que c'est ce rôle là où je me sens le mieux. Malgré cela, ce texte s'adresse à tous, quel que soit le rang occupé dans la société SM. Il serait donc vain de vous formaliser pour le genre employé dans cet exposé.

Dans la suite de ces lignes, vous trouverez une courte définition de ce qu'est vraiment le Sado-Masochisme. J'en profite pour rappeler que le mot « sadique » a pour origine le Marquis de Sade, qui naquit à Paris en 1740. Il fut le premier à mettre à jour, par des écrits qualifiés d'immoraux à l'époque, le plaisir sexuel en imposant à ses partenaires, humiliation et douleur. Le mot « masochiste » vient de l'écrivain autrichien qui fit l'éloge de la souffrance en tant que plaisir, concept récemment mis à jour puisqu'il mourut en 1895. Il va de soi que ce genre de plaisir existe depuis la nuit des temps, encore fallait-il simplement oser en parler.

Je trouvais important en plus de dire quelques mots sur le déroulement d'une séance. En effet, si celle-ci est mal conduite, si les personnes qui la pratiquent sont inconscientes ou ignorantes, cela peut mener à des débordements, des plaies et des blessures graves tant physiques que psychologiques. Alors, autant prendre des précautions élémentaires et éviter des désastres.

Pour terminer, je vous toucherais quelques mots sur la vie quotidienne, la place de la tendresse et l'aspect de la punition dans le cadre de ce type de rapport.

Dores et déjà, je vous en souhaite une bonne lecture.

Définition.

Le SM est une déviance sexuelle selon les psychiatres, une autre façon de vivre et de jouir pour ses adhérents. Ce mode de vie est basé sur une hiérarchie où en haut se trouve le dominant, en bas la soumise. Il peut se fixer exclusivement sur la relation sexuelle, le SM est alors la simple réalisation d'envies et de fantasmes avec la pauvreté relationnelle que cela implique, très souvent retrouvée dans le milieu de la prostitution.

Il peut aussi se fixer sur l'existence en général et devient alors une attitude particulière dans la vie de tous les jours, que ce soit en permanence ou de manière intermittente. Le dominant exerce son pouvoir sur la soumise pour se faire obéir et qu'elle réponde à ses attentes personnelles. Le plus souvent, le Maître tentera de corriger les défauts de sa soumise et de l'amener toujours plus loin, non seulement dans sa vie privée mais également dans sa vie professionnelle et sociale. Une soumise est une femme admirable et admirée, ou du moins elle devrait tendre vers cela. Il va de soi, que tant le but et la manière, est le plus souvent le résultat d'une concertation préalable, une sorte de contrat qui peut être simplement oral, voire écrit.

Pour adopter ce genre d'aventure, il est bon d'en avoir envie avant tout, et que cela soit dans les fantasmes des deux partenaires. Je déconseille à quiconque de vouloir se lancer dans cette entreprise particulière si aucune affinité avec les mÅ“urs du divin marquis n'est présente. Cela serait un véritable désastre tant dans le rôle du dominant que dans celui de la soumise.

La vie d'un tel couple est faite de domination d'une part, de jeu Sm d'autre part, sans oublier une domination psychologique qui peut-être plus ou moins forte. Les jeux SM se rassemblent au cours d'une séance, dont le déroulement est décrit ci-après.

La séance.

Une séance est un jeu à connotation sexuelle pendant lequel le Dominant impose à sa soumise des épreuves telles que :

Ces épreuves peuvent être basées sur :

Remarque : pour la plupart des soumises, une séance n'est jamais une véritable punition, même si elle est formulée telle que par le dominant. En effet la plupart, même celles qui le nient farouchement, sont masochistes : elles trouvent dans la douleur et l'humiliation leur excitation et leur plaisir sexuel. De même le dominant, ne lui en déplaise, se range parmi le sadique, il trouve donc son plaisir dans ce qu'il impose à sa partenaire.

Certains masochistes peuvent atteindre l'orgasme uniquement par le seul biais de la douleur sans que le sexe ou le clitoris n'aient été sollicités autrement que par cette douleur.

Il est donc juste de conclure que la plus grande souffrance imposée à un masochiste est le refus de cette douleur :

Déroulement type d'une séance.

Conditions.

Le jeu est avant tout une mise en scène théâtrale, mais les acteurs, afin de ne briser aucunement le charme, s'y laissent entraîner sans mettre en évidence cet aspect ludique. Tout se déroule le plus naturellement du monde. Si vous observez le déroulement d'une séance, vous n'en soupçonnez rien. En un mot comme en cent, tous sont les plus sérieux du monde et chacun connaît et joue son rôle à la perfection. Si cette perfection laissait à désirer, un des partenaires serait déçu, et le jeu chaotique. Il est donc primordial de ne jamais se lancer dans une séance sans savoir ce que l'autre attend, sans connaître son rôle, ses limites.

Mise en condition.

Elle consiste principalement à mettre l'ambiance, capitale, et à faire naître en la partenaire l'envie mais également le besoin d'être sous l'emprise de son Maître. Prendre sa soumise sans cette mise en condition, dans une ambiance joviale, bon enfant ou tendresse par exemple, conduirait, à coup sur, à l'échec de la séance, voire même de la relation entre les partenaires.

Le Maître se placera psychologiquement dans un état de supériorité et dans le même temps il placera sa partenaire dans un état d'infériorité. Il lui expliquera pour quelles raisons elle est auprès de lui, il fera naître en elle la honte et le désir de souffrir pour son Maître. Elle se sentira en état d'excitation grandissant lui permettant alors de subir ce qui va lui être imposé.

Passer cette étape serait cruel et sortirait du cadre d'une vraie relation SM où le but final reste le plaisir et l'orgasme sexuel.

La séance.

Elle n'est que le résultat d'une mise en commun d'envies et de besoins préalablement discutés entre les partenaires. Le Maître n'imposant à sa soumise que ce qu'elle est capable de supporter. Il arrive néanmoins, principalement dans des relations à long terme, que ce dernier veuille pousser sa soumise au-delà de ses propres limites. Toutefois cela se fera très progressivement, la relation SM entre deux partenaires ne cessant jamais d'évoluer. Un Maître correct n'imposera jamais l'insupportable à sa soumise. Rappelons que le but final reste le plaisir et non le massacre de la soumise. Si elle désire subir quelque tourment nouveau, elle en glissera un mot à son Maître.

Il existe mille et une tortures dans le cadre d'une relation SM, chacun trouvera dans son imagination et dans de la documentation ce qui le mènera à l'orgasme.

La relation sexuelle.

Les politiques divergent selon les familles SM, mais la plupart des séances se terminent par une relation sexuelle proprement dite. Parfois avec, parfois sans torture, encore une fois selon le désir de chacun, il n'y a pas de règle, c'est de l'amour finalement.

La relation sexuelle est la conclusion probablement la plus logique afin que chacun y trouve son compte.

La vie hors séance.

Là aussi, cela est très variable d'un couple à l'autre. Certains vivent ensemble avec ou sans enfants, d'autres par contre chacun de leur côté.

Dans les couples vivant sous le même toit, certains appliquent le 24/7, d'autres non. (24H/J et 7J/7) C'est selon la meilleure convenance du couple. Notons que si le 24/7 est possible, il est néanmoins très difficile à mettre en place et surtout à maintenir. Je rappellerai simplement que rien n'est jamais acquis d'une part et qu'une certaine indulgence due à la vie sociale et familiale s'impose. Toutefois dans la majorité des cas, la soumise en présence de son Maître se pliera à quelques règles qui, elles aussi, sont différentes de chacun. Se référer ici aux 12 règles d'or de la soumission. Les règles les plus courantes sont :

La aussi, il y aura évolution, le Maître voulant obtenir toujours plus de sa soumise et inversement celle-ci désirera aller toujours plus loin dans sa soumission. Il est très important ici que le Maître soit constant, c'est au fond lui qui tient les rennes, en tout cas pour ce rapport là. Il n'est rien de pire que de jouer au pêcheur : lâcher la ligne, ramener la ligne, la relâcher….

En d'autres termes, pour garder le respect de sa soumise le Maître devra toujours aller plus loin dans ses exigences ou du moins, une fois le sommet atteint, s'y maintenir sans jamais régresser. Ce qui sous-entend que celui-ci aura un caractère de gagnant et qu'il pourra s'imposer de lui-même par son assurance.

Et la tendresse dans tout cela ?

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle tient une très grande place dans une relation SM bien conduite, il serait fou de l'évincer et conduirait aussi le couple à l'échec. Elle comprend comme dans n'importe quel autre couple des caresses, des attouchements et des baisers. Un des moments les plus importants où la tendresse s'insinue dans la relation SM est au court d'une séance elle-même. Entre une série de coups de cravaches ou de baguette etc.… le Maître caresse doucement la peau qu'il vient de meurtrir. Cela procure à la fois douleur et douceur qui s'en aucun doute vont faire monter la soumise un cran plus haut dans son excitation.

La tendresse montrera aussi sa loi après la séance, comme un moment de repos après un effort intense, mais aussi après une remontrance.

Elle aura également sa place à tout autre moment de la journée où le couple en ressentira le besoin.

Il convient donc de ne jamais oublier, dans le cadre d'une relation SM cette affection dont toute personne a besoin à un moment ou à un autre de sa vie.

La punition.

Ici la façon d'interpréter la chose est très variable selon les couples, selon les habitudes et les envies du Maître.

Certains se montrent très déçus de devoir punir une soumise, ils reçoivent la désobéissance comme un échec et sont frustrés dans leur amour propre. Les punitions sont alors très violentes et ôtent à la soumise l'envie de recommencer. Il va de soi que ce genre de pratiques ne peut se concevoir que face à une faute que je qualifierais de grave puisque aucun plaisir sexuel ne peut en sortir.

D'autres séparent nettement la séance plaisir de la punition et imposent alors à leur partenaire un châtiment qui sera pénible et que là aussi la soumise n'aura aucune envie de recommencer. Dans ce cadre là, le plus souvent les punitions ne sont pas sexuelles mais consistent le plus souvent en des privations ou des humiliations. Les derniers enfin prennent prétexte à une faute, souvent légère, pour punir leur partenaire dans le cadre de la séance. Cela reste alors très ludique et il faut bien garder en tête que la soumise prendra avant tout son plaisir et sautera sur la première occasion pour recommencer à fauter.

C'est à chacun de voir la formule qui lui convient le mieux selon la manière dont il envisage une relation de ce type tout en gardant à l'esprit qu'il n'y a rien de bon, rien de mauvais tant que chacun y trouve son compte.

Conclusions.

Vivre des phantasmes hors normes, même à notre époque n'est certes pas facile, mais certainement pas impossible. Il convient de savoir que faire et surtout comment faire. C'est certain que même à notre époque, le sujet reste souvent tabou, je souhaite que ce texte vous aura aidés à y voir plus clair. Je peux en tout cas vous affirmer qu'une relation SM peut-être la pire ou la meilleure des choses. Chacun des partenaires doit savoir vers quoi il va et comment y aller, à quoi il s'engage et à quoi il ne s'engage pas. Je ne suis pas la seule source en matière de documentations SM, je vous engage donc à consulter d'autres sites Internet, d'autres livres, et de côtoyer des gens d'expériences qui pourront être des personnes ressources. Je me permets simplement d'insister avant de mettre un point final à ce travail que le plus important est de savoir chez qui vous vous renseignez afin d'éviter toute erreur qui pourrait avoir de tristes conséquences.

Françoise, Liège, septembre 2002